Hausse de l'or vert
L'essence
n'est pas le seul bien de consommation courante à voir son prix
s'envoler : depuis un an, le coût d'un litre d'huile d'olive a
progressé de 38 %. Fin août, les étiquettes affichaient en moyenne le
litre à 7,08€, selon l'Insee. Une inflation qui pourrait faire de la
fameuse tomate mozzarella un plat de luxe. Il suffit que l'Espagne
annonce de mauvaises récoltes pour que les prix explosent.
Car il faut le dire, l'huile d'olive en plus de faire frémir vos biftecks permet aussi un ralentissement de l'âge. Et voui mes pitchounettes il n'y a pas que l'oréal qui le vaut bien!!
En plus ce don du ciel est présent un peu partout dans nos belles petites bourgades. Profitez-en.
Royaume
oléicole, l'Espagne produit à elle seule 44 % de la production mondiale
(3 millions de tonnes en 2003). De son côté, la France, faible
productrice mais grande consommatrice du condiment, importe de son
voisin la moitié de ses besoins annuels.
Mais ces deux dernières
années, le climat s'en est mêlé. Coup sur coup, l'Andalousie a connu
une sécheresse en 2004 et une gelée en 2005. Deux événements
climatiques qui ont eu raison des dernières récoltes espagnoles.
L'olivier est une espèce particulièrement sensible aux variations
climatiques. Son rendement en dépend. Les récoltes ont été divisées par
deux.
Une production catastrophique qui a perturbé le marché mondial. Les prix de gros du litre sur le marché d'échange de Cordoue ont alors doublé et demeurent à un niveau élevé (3,4€ par litre). La demande est particulièrement tendue depuis le printemps 2005, une tension qui s'est très vite répercutée sur le prix au détail.
Ici le cours du prix de l'huile d'olive de janvier 2005 à août 2006 :
Comme en Espagne la production s'organise principalement autour de petits producteurs et des coopératives, la régulation du marché par le stockage est difficile à organiser. Hyper dépendant de la production des grands pays oléicole (Espagne, Italie, Grèce) le cours de l'huile d'olive joue donc au yoyo selon qu'il fasse beau ou gris dans un de ces pays. Un phénomène accentué par le produit lui-même.
L'huile
d'olive vieillit mal. Elle se conserve deux ou trois ans, mais pas
plus. Jusqu'en 2002, rien n'était prévu pour faire face aux aléas des
récoltes. Depuis, un système de réserves a été mis en place. Mais les
années de vaches maigres qui viennent de s'écouler en ont retardé les
effets. A terme, les opérateurs oléicoles disposeront d'une marge de
manœuvre de l'ordre de 400 000 tonnes d'olives pour faire face à une
demande de plus en plus forte.
Autrefois consommée sur son lieu
de production, le bassin méditerranéen, l'huile d'olive s'exporte
désormais en quantité aux quatre coins de la planète. La demande a
littéralement explosé en cinq ans. Japon, Etats-Unis, Australie, autant
de pays qui se sont mis au condiment méditerranéen, au point de devenir
des importateurs majeurs. Deux ingrédients, l'explosion de la demande
et une baisse de la production qui font aujourd'hui de l'huile d'olive
un véritable or vert.
Plus pour longtemps semble-t'il, la récole espagnole qui démarre en novembre s'annonce excellente - les producteurs espèrent 1,3 million de tonnes. Une fois transformé en huile, le millésime débarquera dans les linéaires au printemps prochain. Des volumes importants à même de détendre le marché et faire baisser le prix de l'huile d'olive l'été prochain.
Conseil des " pitchouns", pour
déguster une huile savoureuse sur vos tomates mozzarella ou dans votre
ratatouille, n'hésitez pas à vous diriger vers un petit producteur
local, car la Provence reste une formidable terre d'oliviers, bien
mailleure que celle espagnole...Et voui la Provence verte regorge d'oliveraies magnifiques profitez-en !!
source : Le Web de L'Humanité